2020-02-27
 
Cette section est réservée aux membres du RQD

Le toucher, un outil précieux en danse

Le toucher, un outil précieux en danse

Danseurs, danseuses, chorégraphes et enseignant.e.s peuvent bénéficier de l’utilisation du toucher dans leurs pratiques: il ajoute de la clarté aux indications verbales. Il donne beaucoup d’informations au danseur ou à la danseuse qui le reçoit ainsi qu’à la personne qui l’exécute. J’aime penser à un «dialogue» qui s’installe entre deux corps. Lorsqu’on touche l’autre, on reçoit à travers des récepteurs des mains de nombreuses informations, qui vont aider à améliorer la qualité du toucher et le rendre plus efficace pour l’interprète avec qui on travaille. Il faut savoir que chaque corps porte sa propre histoire et c’est à travers cette histoire que notre toucher rencontre l’autre.

Informer par le toucher
Le feedback tactile peut affiner la proprioception et ainsi améliorer le contrôle moteur et la posture[1]. La proprioception est le sens qui nous permet de ressentir la position de notre corps et de nos mouvements dans l’espace et d’avoir de l’équilibre et de la coordination[2].

Différentes qualités de toucher sont liées aux différents systèmes que l’on veut faire réagir. Les mains qui touchent peuvent être guidées par une question: quel toucher serait utile pour amener l’interprète à une sensation globale? Par exemple, aller toucher la peau par effleurement va venir éveiller les sens et affecter le système nerveux. On peut aussi penser à la qualité du toucher lorsque l’on veut atteindre la structure musculosqueletique. La qualité du toucher sera donc différente suivant le résultat escompté sur la peau, les fascias, les muscles ou les os.

Pour vous assurer de l’efficacité et de l’impact de votre toucher sur les interprètes avec qui vous travaillez, vous pouvez vous poser ces questions:

  • Quelle est votre intention?
  • Où portez-vous votre attention lors du toucher?
  • Quelle.s information.s donnez-vous avec ce geste?

Un outil qu’il faut savoir utiliser
Même s’il s’agit d’un outil précieux en danse, il faut d’abord en comprendre l’impact.

Exactement de la même façon que nos mots peuvent avoir un impact positif ou négatif sur l’autre, le toucher peut aussi bien aider qu’être nuisible pour l’autre. Il peut autant favoriser un relâchement musculaire et réduire des tensions que les augmenter, sans que ce soit notre intention première. L’important et de le ressentir dans nos mains en vue d’une adaptation rapide et adéquate.

Nous avons probablement tous en mémoire une situation de toucher désagréable de la part d’un.e enseignant.e comme nous pouvons aussi nous rappeler du toucher qui nous a fait enfin comprendre comment générer un mouvement qui nous était difficile jusque là. L’impact d’un toucher peut s’étendre sur le long terme.

Apporter des informations constructives plutôt que corriger
Il est important de différencier un toucher correctif et un toucher constructif.

Lorsqu’il.elle utilise des corrections, l’enseignant.e se concentre sur ce que le danseur ou la danseuse fait «mal». Par exemple, en disant: «Ne lève pas les épaules», cela attirera l’attention sur le fait qu’il ou elle lève les épaules. Les mots ramènent la conscience neuromusculaire de l’élève à une action qui n’est pas souhaitée dans le mouvement exécuté. En revanche, les enseignants qui utilisent des informations constructives attirent l’attention sur ce que le corps pourrait faire à la place. «Laissez glissez les omoplates vers le bas», «trouvez un espace entre vos épaules et le lobe de l’oreille» et «laissez les omoplates se dilater comme des ailes» sont des indications qui peuvent créer de nouveaux motifs neuromusculaires et devraient aider le danseur ou la danseuse à créer le mouvement désiré.

Le langage verbal et le toucher fonctionnent de la même manière. Si on désire que le danseur relâche au niveau des épaules, le toucher devrait aller chercher l’effet voulu à travers des chaines musculaires qui aideront à créer le mouvement désiré. Il s’agit donc d’éliminer le jugement dans notre feedback et plutôt de donner une information constructive. Le commentaire, autant verbal que tactile, est une façon d’amener l’interprète vers une esthétique d’un genre désiré, ce n’est pas ce qui est bon ou mal, mais plutôt ce qui est désiré à un moment donné. Il est toujours utile de penser à l’anatomie et la bioméchanique lorsqu’on utilise le toucher. Comment est-ce que le corps bouge? Comment est-ce que je peux guider ce mouvement à travers une conscientisation de la proprioception?

Pour être efficace, le feedback doit constituer une information complémentaire pour les interprètes en danse, en leur fournissant des outils permettant de sentir et comprendre ce qu’ils et elles peuvent faire pour s’améliorer. Nous voulons nous détourner de ce qui est «faux» pour aller vers ce qui peut être réalisé.

 

Références complémentaires
Quin, E., Rafferty, S. & Tomlinson, C., 2015, Safe Dance Practice. Champaign, IL: Human Kinetics.
Taylor, J. & Estanol, E., 2015, Dance psychology for artistic and performance excellence. Champaign, IL: Human Kinetics.

 

Interprète, enseignante, chorégraphe et chercheure en danse et en science de la danse, Karine Rathle possède une grande connaissance dans le domaine de la somatique. Elle a donné plusieurs formations à des professeurs sur le feedback tactile et verbal, l’anatomie et la prévention de blessures et également la formation Maîtriser l’art du toucher en danse avec le RQD en mai 2019. Elle est aujourd’hui présidente du Healthy Dancers Canada, un organisme pancanadien qui promeut la santé et la performance des interprètes en danse.

 


[1] Krasnow, D.H & Wilmerding, M.V., 2015, Motor learning and control for dance. Principles and practices for performers and teachers. Champaign, IL: Human Kinetics.

[2] Goldstein, B., 2002. Sensation and Perception. 6th ed. CA USA: Wadworth.

 

 

Enseignement: pour que les savoirs en danse ne se perdent pas

Deux idéatrices passionnées. Une enseignante renommée. Toutes artistes en danse. Cela donne un projet numérique hors du commun, inspirant et important. Zoey Gauld et Emmanuelle Bourassa Beaudoin se sont mobilisées pour capter l’essence d’un trésor pédagogique: la manière d’enseigner d’Angélique Willkie. Sensibles aux enjeux de passation, les deux complices ont saisi un moment clé de la carrière d’Angélique, qui cessera bientôt d’enseigner les classes techniques, pour ouvrir la discussion, la réflexion et l’analyse autour de ses pratiques, expertises, savoirs… Pour apprendre d’elle. Elles vous invitent à prendre part à leur projet encore embryonnaire en alimentant la plateforme collaborative qu’elles ont mise en place avec vos questions et réflexions sur la pédagogie et le matériel des classes techniques d’Angélique Willkie. Tout au long de la semaine prochaine, vous pouvez aussi prendre part aux classes et aux discussions qui se poursuivent à Circuit-Est. Faire œuvre utile pour le plaisir de partager, d’apprendre et de préserver notre patrimoine artistique.

 

Rapprocher la danse des publics par les métadonnées

De plus en plus, les publics accèdent à la culture grâce aux services en ligne. Ainsi, exister sur le Web est essentiel pour accroitre la visibilité de nos contenus culturels. Seulement voilà, le langage Internet est différent de celui de l’humain et il est important que nous, professionnels de la danse, comprenions les mécanismes et organisions mieux l’information en ligne pour rejoindre un public large et diversifié. C’est là qu’interviennent les métadonnées. Quel rôle jouent-elles dans la découvrabilité des contenus? Comment ça marche et à quoi servent-elles? Introduction.

Un enjeu de l’heure
Les métadonnées étaient à l’honneur au Forum des Innovations Culturelles (FIC) à Québec, dans le cadre de la Semaine Numériqc, le vendredi 12 avril 2019. Et pour cause! Un des défis majeurs dans le milieu culturel, notamment en danse, est celui de la découvrabilité des contenus culturels. Mise en situation: un Montréalais souhaite assister à un évènement lors de la Journée internationale de la danse, le 29 avril 2019. Il va taper les mots clés dans son moteur de recherche, par exemple Google, «Journée internationale danse Montréal» et va recevoir les résultats de sa requête. Si votre évènement n’est pas bien décrit dans votre site Web ou sur une plateforme d’évènements culturels, de façon à ce que Google, via ses robots/systèmes automatisés, comprenne vos données, alors votre évènement n’apparaitra pas dans la liste des résultats. De là l’utilité de commencer à apprivoiser les métadonnées.

Les métadonnées, c’est quoi?
C’est une façon standardisée et structurée de décrire l’information sur le Web, qui permet à Google et aux autres moteurs de recherche d’associer votre contenu aux requêtes des internautes. Comment ça marche? Derrière la page Internet visible par tous se cache un alter ego encodé de façon compréhensible pour les robots qui explorent le web. C’est dans cette traduction codifiée que l’on retrouve les métadonnées. Reprenons l’exemple de l’évènement montréalais lors de la Journée internationale de la danse: les informations telles que la date, la ville, le titre, le nom des artistes, la production, etc. doivent paraitre sur votre site Internet mais doivent aussi être détectées par les algorithmes/robots des moteurs de recherche. Bien sûr, il ne s’agit pas de vous transformer en informaticien du jour au lendemain, mais nous préconisons de développer autant que possible le réflexe de demander à votre programmeur d’intégrer les métadonnées à votre site.

Initiatives en cours
Plusieurs projets qui mettent en avant l’importance des métadonnées, sont en marche dans les milieux artistiques et culturels. Déjà en octobre 2017, l’Observatoire de la culture et des communications du Québec publiait un État des lieux sur les métadonnées relatives aux contenus culturels. Plus récemment, la mesure 111 du Plan culturel numérique du Québec du Ministère de la Culture et des Communications – Mettre en place un plan d’action concernant les données sur les contenus culturels québécois –, réunit trois comités sectoriels (patrimoine, arts de la scène et musique) qui travaillent notamment à élaborer un langage commun de métadonnées pour chaque secteur afin d’optimiser la visibilité des contenus culturels. Vous avez peut-être aussi vu passer les informations sur le projet La Danse dans le Web des données, piloté par la Fondation Jean-Pierre Perreault et encadré par la spécialiste des métadonnées Josée Plamondon, qui vise à favoriser la découvrabilité des œuvres chorégraphiques du Québec. Avec ces projets, nul doute que la danse saura mieux tirer son épingle du jeu sur le Web dans les prochaines années. Restons-y attentifs.

Le recours aux métadonnées est essentiel pour que votre offre culturelle soit diffusée de manière optimale, mais aussi pour favoriser la conservation du patrimoine artistique de même que la reconnaissance des créateurs et des producteurs du Québec au-delà de nos frontières. Un des wagons de la locomotive numérique que le milieu de la danse ne devra pas manquer.

Pour aller plus loin:
Articles sur les métadonnées et la découvrabilité sur le site Web de la Fondation Jean-Pierre Perreault

Diversité artistique Montréal émet un diagnostic positif sur les pratiques du RQD

En cohérence avec ses actions pour un milieu plus inclusif, l’équipe du RQD s’est livrée à un exercice d’introspection et de formation pour améliorer ses propres pratiques. Retour sur l’expérience vécue dans le cadre de la Cellule iDAM offerte par Diversité artistique Montréal (DAM).

Les étapes de l’accompagnement
La Cellule iDAM a pour objectif d’analyser les composantes symboliques, organisationnelles, communicationnelles et administratives d’un organisme culturel et de l’accompagner dans la recherche et la mise en œuvre de pratiques plus inclusives au sein de ses activités. En plus d’établir un portrait-diagnostic de la situation, DAM propose des outils adaptés aux besoins de l’organisme et peut l’aider dans l’élaboration de plan d’action et de politique interne pour répondre aux enjeux de l’inclusion des professionnels dits de la 
diversité.

En juin 2018, deux employées de DAM ont offert à l’équipe du RQD une séance d’information avec des discussions fort animées autour des notions de privilège, de racisme systémique, d’appropriation culturelle et des différentes problématiques rencontrées par les artistes racisé·e·s et dits de la diversité. Une rencontre-clé pour fédérer l’équipe autour des enjeux d’équité et pour nourrir les connaissances et réflexions de tout un chacun sur le sujet.

Au courant de l’automne, DAM a rencontré individuellement les personnes responsables des principaux départements du Regroupement, dont la direction, les communications, les relations professionnelles, les services aux membres, la formation et l’administration. L’objectif de ces entrevues très conviviales était de sonder les employé.e.s sur leurs connaissances, perceptions et expériences de la culture interne, des pratiques, des processus et des mécanismes visant l’inclusion au cœur des différents champs d’activité du RQD.

Enfin, DAM a procédé à l’analyse des pratiques de l’organisme par un examen de la documentation administrative et communicationnelle. Chantier des relations professionnelles, comité Inclusion et vivre-ensemble, atelier au Rendez-vous annuel des membres et cercles de parole, diffusion d’informations ciblées et d’opinions via le fil de presse, la publication d’un lexique commenté et d’une variété de textes dans l’infolettre, le sujet de l’inclusion a particulièrement mobilisé le Regroupement québécois de la danse (RQD) depuis l’automne-hiver 2017. Toutes ces interventions ont permis à DAM de poser un diagnostic globalement très positif sur la situation au RQD et d’identifier des éléments sur lesquels une amélioration était possible.

Au terme de ce riche exercice et à l’occasion d’une deuxième rencontre avec l’équipe du RQD, Jérôme Pruneau, directeur général de DAM et Evanne Souchette, chargée de projet, ont partagé le résultat de leur analyse des pratiques du RQD. Ils ont fait part de leurs recommandations de mesures à mettre en œuvre pour optimiser le cheminement de l’organisme en faveur d’une plus grande inclusion de la diversité, tant en son sein que dans le milieu de la danse professionnelle au Québec.

Les recommandations
À l’instar du Rapport de la consultation sur le racisme systémique dans le milieu des arts publié par DAM, la Cellule iDAM a articulé ses recommandations autour du positionnement, de l’engagement, du recrutement, de la sensibilisation, de la formation, de la représentativité et de la promotion des actions. DAM souligne que les principales clés pour opérer un véritable changement et pour développer des réflexes renforçant l’inclusion et l’équité culturelle sont l’institutionnalisation de la culture de la diversité et l’inscription de l’inclusion dans le fonctionnement, dans les procédures, dans la culture même des organisations.

Selon DAM, le RQD aurait avantage à promouvoir plus largement ses actions en matière d’inclusion, car l’image qu’il renvoie ne témoigne pas suffisamment de son degré élevé d’avancement. DAM invite également l’organisme à mieux se faire connaître auprès des diverses communautés culturelles, en établissant plus de liens avec ces dernières. Il est suggéré de mieux valoriser les réussites et de développer des indicateurs pour mesurer les progrès accomplis.

Concernant le positionnement et l’engagement du RQD, DAM suggère de s’inspirer de la déclaration et de la Politique contre le harcèlement pour établir une politique de l’inclusion. Par un énoncé de positionnement qui reconnaisse l’existence d’exclusions dans le milieu de la danse, le RQD pourrait affirmer plus clairement son engagement. D’autres suggestions consistent à rendre encore plus inclusif le processus de recrutement, des employé.e.s comme des membres, à identifier la composition ethnoculturelle du membership et du conseil d’administration et à veiller à ce que la représentativité y soit plus proche des données sociodémographiques.

La Cellule iDAM a été une expérience très enrichissante pour l’équipe du RQD qui se trouve encore mieux outillée pour ses futures actions. Elle retient notamment bien l’idée qu’il n’y a pas de règles strictes pour l’inclusion, que l’essentiel est de se montrer créatif et constant.

 

 

Journée internationale de la danse

Version anglaise

Soyez des nôtres le 29 avril!

 

300 jeunes en mouvement, une projection documentaire, une table ronde avec cinq intervenants passionnants, le lancement de la publication Du patrimoine de la danse au Québec, État des lieux, perspectives et conseils pratiques et un cocktail de célébration avec la projection du Message québécois de la Journée internationale de la danse. Voilà ce à quoi vous convie le RQD le lundi 29 avril prochain!


14h – Tangente et les chorégraphes Ian Yaworski et Philippe Meunier font danser 300 élèves de l'école primaire Lanaudière sur la Place des Festivals

 


Le patrimoine de la danse à l’honneur à l’édifice Wilder

1435, rue De Bleury – Espace Paul-André Fortier

14h30 – Ces lieux où Montréal dansait – Les universités – Projection d’une vidéo du RQD

15h à 17h – Cinq regards sur le patrimoine de la danse – Table ronde animée par Sophie Michaud

  • Le testament artistique vu comme un projet de création
    Paul-André Fortier, chorégraphe et interprète
  • Les archives, un outil d’apprentissage stimulant
    Valérie Lessard, enseignante et archiviste
  • Redonner vie aux solos de Louise Bédard et de Lucie Grégoire
    Isabelle Poirier, interprète et enseignante
  • Plaisirs et défis de la gestion d’un fonds chorégraphique
    André Laprise, fiduciaire et répétiteur attitré du Fonds chorégraphique Fernand Nault
  • Survivance et transmission des danses autochtones
    Sylvain Rivard, artiste multidisciplinaire

17h15 – Du patrimoine de la danse au Québec, État des lieux, perspectives et conseils pratiques –Lancement de la publication du RQD

  • Présentation par Gabrielle Larocque, muséologue et ex chargée de projet pour le chantier Patrimoine du RQD

17h45 – Projection du message québécois de la Journée internationale de la danse

18h à 19h – Cocktail de clôture au café-bar de l’Agora-Tangente

Aidez-nous à vous offrir le meilleur accueil en nous faisant part de votre intention de participer!

 

Je m'inscris

 

International Dance Day

French version 

Come one, come all on April 29!

 

Some 300 young people in movement, a documentary screening, a roundtable with five exciting participants, the launch of our brand-new report, Québec’s Dance Heritage: State of Affairs, Perspectives, and Practical Advice, and a celebratory cocktail featuring a showing of the Québec Message for International Dance Day. This is what the RQD has in store for you this upcoming Monday, April 29!


2 p.m. – 300 elementary students from École Lanaudière get their groove on with help from Tangente and choreographers Ian Yaworski and Philippe Meunier in Place des Festivals

 

Spotlight on dance heritage in the Wilder Building

1435 Rue De Bleury – Espace Paul-André Fortier

2:30 p.m. – Ces lieux où Montréal dansait – Les universités – Screening of a RQD video

3 p.m. – 5 p.m. – Five perspectives on dance heritage – Roundtable moderated by Sophie Michaud (in French)

  • Viewing artistic wills as creative endeavours
    Paul-André Fortier, choreographer and performer
  • Archives: a stimulating learning tool
    Valérie Lessard, teacher and archivist
  • Reviving the solos of Louise Bédard and Lucie Grégoire
    Isabelle Poirier, performer and teacher
  • The pleasures and challenges of managing a fonds in the dance world
    André Laprise, trustee and appointed rehearsal director of the Fonds choréographique Fernand Nault
  • Survival and transmission of Indigenous dances
    Sylvain Rivard, multidisciplinary artist

5:15 p.m. – Québec’s Dance Heritage: State of affairs, Perspectives, and Practical Advice – Launch of the RQD report

  • Presentation by Gabrielle Larocque, museologist and former project leader of the RQD Heritage initiative

5:45 p.m. – Screening of the Québec Message for International Dance Day

6 p.m. -7 p.m. – Closing cocktail at the Agora-Tangente café-bar

Help us make this event the best it can be by telling us whether you plan on attending!

 

I'm going

 

Ce qu’il reste(ra) de nous

«Celui qui ne sait pas d’où il vient ne peut savoir où il va, car il ne sait pas où il est.» Cet adage sur la nécessité de connaître son histoire pour une meilleure maîtrise de son destin et de ses choix apparaît sous diverses formulations un peu partout dans le monde. Le chorégraphe et artiste visuel Adam Kinner compte parmi ceux qui en ont bien compris la pertinence dans le cadre de sa pratique artistique. Dans sa récente Suite canadienne, une démonstration, il aborde selon une perspective «décoloniale» une chorégraphie créée en 1957 par Ludmilla Chiriaeff, célébrant l’héritage laissé par celle qu’on appelait «Madame» tout en engageant une relecture critique de l’histoire du ballet au Québec. Sans archives, une telle œuvre n’aurait pu exister. Elle donne un exemple parmi d’autres de l’importance capitale d’avoir accès au patrimoine de la danse et, pour ce faire, de veiller en premier lieu à sa constitution. Un gros défi dans un contexte où le temps manque autant que les ressources humaines et financières et où la priorité est souvent de réussir à financer une prochaine création et à assurer sa survie au quotidien.

Pour beaucoup, la constitution du patrimoine de la danse semble aussi inaccessible que celle d’un fonds de retraite. C’est pourquoi elle reste encore absente de la plupart des plans de développement et de carrière. On commence à y penser quand on avance en âge, quand on se rend compte que les jeunes générations ignorent majoritairement ce qu’on a apporté à la culture chorégraphique, quand on se questionne sur les traces qu’on aimerait laisser après avoir tiré sa révérence. Entre temps, bien des richesses de l’histoire qui s’écrit sur nos scènes depuis le 20e siècle sont tout bonnement jetées ou conservées pelle-mêle dans des lieux physiques ou virtuels dont personne n’aura jamais la clé. Sans volonté politique claire et sans budgets dédiés, des pans entiers de cette histoire sombreront dans l’oubli. Il apparaît urgent de développer une solide culture de la conservation et de la mise en valeur du patrimoine de la danse.

Fort heureusement, ce portrait sombre de la situation se nuance de belles zones de lumière et d’expériences porteuses d’espoir pour l’avenir de nos legs artistiques. C’est ce que révèle Du patrimoine de la danse au Québec, État des lieux, perspectives et conseils pratiques, publication du RQD d’une centaine de pages dont le lancement est prévu le 29 avril prochain. Visant à nourrir les connaissances et les réflexions sur le sujet et à outiller les professionnels pour passer à l’action, elle exalte la dimension protéiforme du patrimoine de la danse en ouvrant les perspectives sur la grande diversité des approches pour le constituer, le sauvegarder et le faire rayonner.

À l’instar d’Adam Kinner qui repense l’histoire ou, autre exemple, de Catherine Lavoie-Marcus, qui l’actualise en dansant des archives fictives réalisées à partir de collages dans Les anarchives Sullivan, bien des artistes font dialoguer patrimoine et création. À ce titre, Histoire(s), dans laquelle Olga de Soto met en scène les témoignages-souvenirs de spectateurs du tout premier ballet présenté à Paris après la Seconde Guerre mondiale, est l’une des œuvres qui a marqué la mémoire de la spectatrice que je suis. Je l’ai vue en 2005 et je la porte encore en moi. Précisons au passage que les souvenirs des individus, artistes ou autres, font partie intégrante de la richesse patrimoniale. Nombreux sont ceux qui préservent ou réactivent ces mémoires anciennes en conservant les traces du passé, en remontant des œuvres, en puisant dans les archives existantes pour les projets les plus variés.

Signe identitaire, source de sens, facteur de cohésion, de développement et de rayonnement, le patrimoine est un bien commun à défendre et à chérir. C’est pourquoi le RQD marquera la Journée internationale de la danse avec trois activités sur ce thème. Surveillez la sortie du programme et, d’ici là, jetez un œil sur cette formation qui vous offre la possibilité de mettre le pied à l’étrier. À toute grande aventure, il faut un premier pas.

 

Fabienne Cabado
Directrice générale du Regroupement québécois de la danse

 

 

Le ballet perd un grand maître

La semaine dernière, l’artiste Lawrence Rhodes s’est éteint. Directeur artistique des Grands Ballets Canadiens pendant 10 ans dans les années 90, il a marqué durablement l’orientation artistique de la compagnie et a su «associer la tradition du ballet classique au renouvellement du langage chorégraphique»[1] en invitant pour la première fois des chorégraphes majeurs de l’époque à venir enseigner, remonter ou créer des chorégraphies pour la compagnie. Jiří Kylián, Ohad Naharin et William Forsythe figurent parmi ces invités de marque qui ont ainsi contribué à enrichir le répertoire des Grands Ballets avec des oeuvres de ballet contemporain du 20e siècle. Aussi interprète et pédagogue, «Larry» Rhodes est une figure marquante de l’histoire de la danse classique au Québec.

Sous sa direction, Les Grands Ballets ont repris les tournées internationales, interrompues pendant quelques années, et tissé un lien plus étroit avec le public montréalais en offrant des spectacles gratuits dans des parcs et des salles communautaires.

Américain d’origine, Lawrence Rhodes a commencé sa carrière d’interprète à New-York en 1958 avec les Ballets Russes de Monte Carlo, puis au Joffrey Ballet à partir de 1960. Il est remarqué pour sa virtuosité et son expressivité et plusieurs chorégraphes lui écrivent des rôles sur mesure. Durant les années 1970, sa carrière se déploie à l’international auprès de prestigieuses compagnies de ballet comme le Het National Ballet aux Pays-Bas, le Feld Ballet de New York, ou encore le Pennsylvania Ballet, et aux côtés de danseuses étoiles comme Natalia Makarova, Melissa Hayden et Carla Fracci. Avant d’en prendre la direction artistique, Larry Rhodes aura aussi dansé pour Les Grands Ballets en 1977.

C’est un an plus tard qu’il quitte la scène pour se consacrer à l’enseignement. En 1981, il devient directeur du département de danse de la Tish School of the Arts à l’Université de New York, puis de 2002 à 2017, il prend les rennes de la direction artistique du Département de danse de l’école Juilliard.

«Larry était un grand maître, explique Anik Bissonnette, directrice artistique de l’École supérieure de ballet du Québec et ex première danseuse des Grands Ballets Canadiens. J’adorais prendre sa classe de ballet et recevoir ses enseignements, si riches. […] Larry a toujours été un homme d’une extrême générosité; sa porte était ouverte pour les artistes qui travaillaient avec lui. Nous sommes chanceux qu’il ait laissé sa marque au Québec.»[2]

 

Sources:



[1] Lawrence Rhodes dans La Presse, 14 février 1999, p.A14, 4 mars 1999, p.D5.
[2] Communiqué de l’École supérieure de ballet du Québec.

 

Une agente de développement culturel numérique au RQD

Sophie Trolliet-Martial nous éclairera sur les effets des transformations technologiques, économiques et sociales majeures liées au numérique, elle fournira divers outils et conseils au milieu de la danse et mettra en place des activités et des services en réponse aux besoins des professionnels de la danse. Elle sera aussi en lien avec une quarantaine d’homologues du Réseau d’agents de développement culturel numérique, mis sur pied dans le cadre du Plan culturel numérique du Québec pour favoriser entre autres l’émergence d’un nouveau leadership numérique dans le secteur culturel.

«Les belles opportunités qu’apportent le numérique dans la sphère culturelle m’encouragent vivement à accompagner le milieu professionnel de la danse dans sa transformation numérique.»

Passionnée par le travail de concertation, Sophie Trolliet-Martial a occupé pendant trois ans le poste de coordonnatrice de projets à la table de concertation d’Anjou où elle a pu travailler sur des projets dont l’objectif était le développement économique, social et culturel du quartier.

Détentrice d’une maîtrise en sciences de l’information à L’École de bibliothéconomie et des sciences de l’information de l’Université de Montréal, ses expériences en gestion de l’information électronique et audiovisuelle à l’Université de McGill, à l’Université de Montréal et à Radio-Canada lui ont permis d’évoluer dans le monde du numérique.

Très enthousiaste à l’idée de rejoindre la communauté de la danse, elle est déterminée à prendre le pouls des usages et des défis que représente le numérique dans la communauté et à mettre sur pied des projets qui répondront aux besoins du milieu.

Bienvenue Sophie!

 

Le RQD remercie le ministère de la Culture et des Communications et le Conseil des arts et des lettres du Québec pour leur soutien financier dans le cadre du Plan culturel numérique.

 

Un lexique commenté sur les enjeux de l’inclusion en danse

Montréal, le 2 avril 2019. Engagé à favoriser la circulation d’informations sur l’appropriation culturelle et le racisme systémique pour faciliter une évolution positive des mentalités et des pratiques, le Regroupement québécois de la danse (RQD) publie le lexique commenté Mieux comprendre les enjeux de l’inclusion en danse. Organisé par thématiques, ce document de 32 pages vise à clarifier des concepts parfois complexes et à nourrir la réflexion de tous ceux et celles qui s’intéressent à l’important débat de société médiatisé depuis la présentation controversée de spectacles sur l’histoire de l’esclavage et des Autochtones du Canada.

De l’appropriation culturelle à l’équité en passant par la fragilité blanche, le passing, ou encore le tokénisme, une trentaine de concepts sont définis dans Mieux comprendre les enjeux de l’inclusion en danse et mis en perspective par l’ajout d’éléments de réflexion. Pour en faciliter la compréhension, ils sont mis en relation sous quatre grandes thématiques: Perspectives sociopolitiques, Populations discriminées, Problématiques du racisme et Décolonisation de la danse.

«Le sujet de l’inclusion est encore nouveau pour plusieurs, les interrogations restent nombreuses et le vocabulaire engagé dans les débats ne fait pas toujours consensus, commente Fabienne Cabado, directrice générale du RQD. Certains termes sont mal utilisés, d’autres suscitent le malaise ou l’indignation et cela contribue à la polarisation des débats et à la cristallisation des positions. C’est pourquoi il nous a semblé important de jeter les bases d’un vocabulaire commun qui favorise une meilleure compréhension des enjeux, de même que l’ouverture à un dialogue fécond et à la recherche de solutions collectives. Ce lexique est un point de départ. Il est destiné à être questionné et enrichi au fil de la transformation des perceptions, des conceptions et des pratiques dans le milieu de la danse.»

Comprenant également une généreuse bibliographie, Mieux comprendre les enjeux de l’inclusion en danse devrait intéresser l’ensemble de la communauté artistique. Sa diffusion s’accompagne d’un Kit média destiné à tout journaliste désireux de creuser le sujet et à tout organisme souhaitant faire appel à des professionnels de la danse pour discuter, entre autres, des façons de procéder à la décolonisation des arts sans nuire à la liberté de création.

À propos du Regroupement québécois de la danse
Le RQD rassemble et représente plus de 550 membres – soit quelque 800 professionnels de la danse – et joue un rôle de premier plan dans l’avancement de tous les secteurs de la discipline: création, production, diffusion, formation, service. Il contribue activement à la reconnaissance et à l’amélioration des conditions de pratique de la danse sur la scène publique depuis près de 35 ans.

– 30 –

 

Source
Coralie Muroni
Responsable des communications du RQD
514 849-4003, poste 222
cmuroni@quebecdanse.org