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  • Il nous faudra être prophètes
22 juin 2020

Il nous faudra être prophètes

par Mélanie Demers, directrice générale et artistique de MAYDAY

Mélanie Demers © Sabrina Reeves

Allocution de Mélanie Demers tenue le 17 juin 2020 dans le cadre de la table ronde Artistes et diffuseurs en dialogue organisée par le Regroupement québécois de la danse et La danse sur les routes du Québec.

Avant de commencer, j’aimerais dire que mes pensées proviennent d’une perspective de privilèges et en même temps d’un désir d’étendre ces privilèges aux plus précaires d’entre nous.

À une époque où les corps sont policés, brutalisés et assassinés. À une époque où les émeutes et les soulèvements semblent être le seul moyen d’être ensemble. À une époque où nous sommes confinés, paralysés, fossilisés sur nos canapés, c’est un luxe et paradoxalement une nécessité de penser à la liberté de mouvement. Que ce soit en marchant dans la rue, en dansant sur une scène ou en traversant une frontière.

Comme vous tous, ma trajectoire s’est arrêtée en plein vol. Exactement au moment où nous nous dirigions vers ce qui allait être la plus grosse année de la compagnie en termes de diffusion des œuvres. Jusqu’à maintenant, nous avons annulé ou reporté une trentaine de spectacles dans 5 ou 6 pays. Aussi triste et bouleversant que cela puisse être, le ralentissement de la machine a révélé et exposé en pleine lumière toutes les fragilités, les inégalités, les systèmes dysfonctionnels que nous continuons de perpétuer. En même temps, l’arrêt soudain a permis l’introspection, la réflexion et, espérons-le, un appel à l’action pour être plus en phase avec l’essentiel et laisser aller ce qui est superficiel.

Ce sont les beautés et les tribulations d’une crise.

Mais cela passera. Un jour viendra où nous en aurons fini de frôler les murs. Nous frôlerons les corps. Émoustillés, nous serons, par le danger de la proximité. Mais en attendant ce jour, quels sont les mécanismes imaginatifs (à part le 2 mètres de distance) qu’il faut mettre en place pour que l’art reprenne ses droits ? Et comment honorer le geste immémorial de se rassembler et de vibrer ensemble ?

Pour l’instant, nous naviguons en plein brouillard et nous accueillons l’inconnu comme une donnée avec laquelle il faut désormais composer. À la fois prostrés et propulsés par la peur du vide et la peur du rien, nous nous surprenons aujourd’hui à toutes les créativités et les technologies de demain. Facebook live depuis votre salle de bain, intégrale téléversée version gros grain d’une captation de 1980, mini performances maison résultat mi-figue mi-raisin. Bien sûr, toutes les voies de contournement sont bienvenues. Mais comment célébrer la rencontre en chair et en os, tout en trac et en appréhension, plantés dans l’ici et le maintenant?

Si jadis nous chantions Video killed the radio star, ne sommes-nous pas en train d’obéir aujourd’hui à la rhétorique ambiante qui encourage à faire migrer notre travail vers les plateformes numériques ? Il semble déjà que nous entonnons tous en chœur Digital killed the theatre star… Rappelons-nous que Much Music n’existe plus. Et les stars de cette ère sont désormais révolues. Alors oui, je m’en confesse, je suis simplement nostalgique du temps où on pouvait sentir frémir d’émotion son voisin de siège et, devant nos yeux, voir la sueur gicler, la larme couler, les postillons éclater aux visages dans la fulgurance des assauts mitraillés.

En attendant que tout cela se puisse à nouveau, pourquoi ne pas disparaître un peu, s’effacer, s’évanouir, cultiver le mystère et faire monter le désir ?

Je ne propose pas de ne pas travailler. Je propose de ne pas nous précipiter. Personne ne songerait à précipiter la construction d’un pont. Ce serait trop dangereux. En ce moment, je dis: trouvons les moyens d’honorer les projets qui étaient en mouvement ou en motion. Et donnons le temps aux nouveaux projets de se développer correctement. Ne construisons pas sur des ruines.

La pandémie a révélé le morcellement des vies et le jeu d’équilibre précaire auxquels les artistes doivent se soumettre pour faire face à cette fragmentation de leur agenda, de leur rémunération, de leurs obligations. Alors, en attendant d’harmoniser à nouveau les calendriers de recherche, création, production et éventuellement diffusion, pourquoi ne pas se doter d’un filet social permettant une reprise graduelle du travail en assurant aux artistes de prendre en compte leur santé, leur sécurité et leur intégrité physique, mentale et artistique.

Parce qu’au retour, il nous faudra être prophètes.

Il nous faudra être prophètes.

Nous sommes tous d’accord, il faudra renaître de nos cendres. Trouver d’autres façons de nous enchanter. De toute manière, n’avions-nous pas déjà perdu un peu de notre innocence, de notre puissance, de notre pertinence ? Pressurisés par un système productiviste ? L’artiste (et tout le système qui tourne autour) s’est, un jour, mis à obéir à une logique comptable et a plié genou devant le monstre de la rentabilité. Alors, s’il vous plaît, dites-moi que c’est fini le temps où les grilles Excel témoignent de notre excellence.

Il nous faudra être prodigues.

Nous sommes tous d’accord, il faudra battre en retraite. C’était joli le temps où nous pouvions nous épivarder. Faire des allers-retours Montréal-Paris cinq, dix fois par année. En toute humilité, enfant prodigue ayant tout dilapidé, il faut maintenant rentrer à la maison. Et tenter de minimiser nos empreintes par une pratique concertée, bienveillante et intelligente. Désormais, il faudra être prophète en son pays. Avoir quelque chose à dire qui soit entendu de ce côté-ci. Prendre possession du territoire. Et donner à voir ici les œuvres qui, jadis, ne résonnaient que de l’autre côté.

Il nous faudra être prodige.

Nous sommes tous d’accord, il faudra avoir quelque chose à dire qui nous sorte de la lentille du confinement. Il faudra de la vibrance, de la démence, de l’humidité. Il faudra de la lumière, du silence, du temps, de l’argent. Il faudra s’extirper du sofa, et réussir à se convaincre à nouveau les uns les autres du service essentiel qu’est rendu à la société quand le corps s’ébranle et quand la parole jaillit.

On le voit. On le sait. L’art est le seul médicament pour lequel on ne sera jamais back order.

Il suffit de savoir maintenant comment l’administrer (au sens propre et figuré).

Mélanie Demers, Directrice générale et artistique, MAYDAY

 

Un compte-rendu de la table ronde Artistes et diffuseurs en dialogue sera publié prochainement par le Regroupement québécois de la danse.

par Mélanie Demers, directrice générale et artistique de MAYDAY
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