Mélanie Demers
Directrice artistique, MAYDAY DANSE
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Chorégraphe canadienne basée à Montréal où elle a fondé sa compagnie, Mélanie Demers affiche une démarche qui vise à mettre la danse au service de l’intelligence. Ses œuvres théâtrales aux résonnances surréalistes impressionnent par la puissance d’impact d’une poésie crue qui questionne l’état du monde et les responsabilités individuelles. Et c’est parce qu’elle croit qu’il reste toujours une raison d’espérer, même dans la pire situation, qu’elle baptise sa compagnie MAYDAY, qu'elle créée en 2007.
Mélanie Demers étudie la danse, la littérature et le théâtre à Québec avant de revenir dans sa ville natale pour suivre une formation d’interprète à la très réputée LADMMI, aujourd’hui connue sous le nom de l’École de danse contemporaine de Montréal. Elle en ressort diplômée en 1996 et fait ses débuts auprès de divers chorégraphes dont Danièle Desnoyers, Roger Sinha et Paula de Vasconcelos. Deux ans plus tard, elle est engagée par Ginette Laurin avec qui elle œuvrera pendant près de 10 ans tout en multipliant les collaborations avec des chorégraphes émergents. En parallèle à son activité d’interprète au sein de la compagnie O Vertigo, elle mène une carrière de chorégraphe amorcée dès sa sortie de l’école.
D’emblée, le travail de Mélanie Demers séduit par son originalité, sa richesse et sa complexité. Ses premières créations sont à la fantaisie et à la bonne humeur, même si la chorégraphe explore déjà les zones sombres de la condition humaine. Ses pièces, tantôt légères et rafraîchissantes, tantôt grinçantes et incisives, préfigurent d’ores et déjà la dimension étrange qui caractérise sa pratique aujourd’hui, où l'énergie explosive, la sensualité exacerbée et l'intensité dramatique se côtoient avec fracas.
Artiste socialement engagée, Mélanie Demers voyage pour enseigner la danse au Kenya, au Niger, au Brésil et particulièrement en Haïti, où elle s’implique dans le développement artistique et culturel. La réalité des pays en voie de développement la mène vers un art qui n’a de sens que dans sa portée politique et sa capacité à susciter l’action et la réflexion. C’est dans cette perspective qu’elle crée Les Angles morts (2006), Sauver sa peau (2008), Junkyard/Paradis (2010), Goodbye (2012) et MAYDAY remix (2014). Sa fascination pour la cohabitation du mot et du geste se cristallise avec WOULD (2015), pièce pour laquelle elle remporte le Prix du CALQ pour la meilleure œuvre chorégraphique dans le cadre des Prix de la danse de Montréal en 2015. En 2016, Mélanie Demers commence un nouveau cycle de création avec Animal Triste et Icône Pop. Les deux œuvres partent en tournée internationale et Icône Pop se mérite le Buddies in Bad Times Vanguard Award for Risk and Innovation suite à son passage au SummerWorks Performance Festival à Toronto, en août 2017. Mélanie Demers a récemment été invitée à œuvrer à l’étranger à titre de chorégraphe au Skånes Dansteater à Malmö, en Suède, pour la création de Something About Wilderness, et à Operaestate Festival à Bassano.
À ce jour, elle compte une vingtaine de créations à son actif. Elle a présenté ses œuvres dans une trentaine de villes en Europe, en Amérique, en Afrique et en Asie.
Canadian choreographer established in Montreal where she founded her dance company, Mélanie Demers shows a determination to put dance at the service of the mind and soul. Her theatrical works with surrealistic resonances impress by the strong impact of a raw poetry which questions the state of the world we live in and our responsibility as individuals. Because she strongly believes that there always remains a reason for hope, even in the worst situation, she named her company MAYDAY, created in 2007.
Mélanie Demers studied dance, literature and theatre in Quebec City before returning to her birthplace to carry on her training as a dancer at the famous LADMMI, now the École de danse contemporaine de Montréal. She graduated in 1996 and started her career as a dancer for choreographers such as Danièle Desnoyers, Roger Sinha and Paula de Vasconcelos. Two years later, Mélanie is hired by Ginette Laurin and has remained with O Vertigo for nearly ten years. At the same time, she multiplied her collaborations with emerging choreographers, and has developed her budding career as a creator.
From the beginning, her work has charmed by its originality, intensity and its complexity. Her first works reflected some fantasy and playful qualities, even though she already explored the darker zones of the human condition. Sometimes light and refreshing, sometimes sharper and sour, her pieces already prefigure the strange like dimension so characteristic of her recent work: The explosive energy, the exacerbated sensuality and the dramatic intensity all mixed in mashed up in a clattering clash.
Socially engaged as an artist, Mélanie Demers travelled to teach dance in Kenya, Niger, Brazil and especially Haiti, where she is involved in the development arts and culture. The harsh reality of the developing countries and the daily struggle of their impoverished populations strengthened her beliefs that the role of art is to address political issues and to stimulate a debate of ideas. Les Angles Morts (2006), Sauver sa peau (2008), Junkyard/Paradise (2010) and Goodbye (2012) have all been created from this point of view. With MAYDAY remix (2014), she still pushes further the marriage of genres and the hybridisation of forms. Her fascination with the cohabitation of the word and gesture crystallizes with WOULD (2015). In 2015, Mélanie Demers was awarded the prestigious Prix du CALQ pour la meilleure œuvre chorégraphique for WOULD. In 2016, she began a new creation cycle with Animal Triste and Icône Pop, both works are touring internationally. Recently, she was invited to work as a guest choreographer at Skånes Dansteater in Malmö (Sweden) for the creation of Something About Wilderness.
To date, Mélanie Demers choreographed twenty works and was presented in some thirty cities across Europe, America, Africa and Asia.