Concertation: les défis de la danse
Le plan de match
En mars dernier, le RQD invitait plus d’une centaine d’artistes, d’enseignants et de travailleurs culturels à joindre des groupes focus à l’aube des cinq ans du Plan directeur de la danse professionnelle du Québec 2011-2021. Menées par la consultante Pascale Landry, ces consultations touchent les grands axes d’intervention du plan directeur – l’artistique, l’organisationnel, les territoires et les publics ainsi que le disciplinaire. Autant de déploiements pour lesquels le RQD souhaite dresser un bilan des réalisations mais aussi, plus spécialement, identifier les défis et les priorités pour les cinq prochaines années. Outre l’équipe du RQD qui s’est prêtée à l’exercice ainsi que quatre groupes focus auxquels ont participé près d’une cinquantaine de personnes, ce processus de consultation mettra prochainement à contribution des représentants de tous les conseils des arts ainsi que ceux des services de la culture des villes de Montréal, Québec et Sherbrooke. Se tiendra par la suite un lac-à-l’épaule lors duquel le conseil d’administration analysera les résultats de la consultations et élaborera une cadre de discussions devant servir aux ateliers du Rendez-vous annuel des membres en octobre prochain.
Plusieurs enjeux, un grand objectif
Rappelons-nous que dans les suites de la publication du Plan directeur en juin 2011, le Conseil des arts et des lettres du Québec obtenait, en avril 2012, des crédits supplémentaires de 6 millions de dollars sur cinq ans destinés spécifiquement à la danse. Cela signifie que 1,2 million de dollars supplémentaires ont été injectés annuellement dans les différents programmes de soutien du CALQ. Mais cet engagement financier arrive à terme et rien ne garantit que ces fonds spéciaux seront bonifiés ou même reconduits dans le budget 2017 du gouvernement du Québec. Or, il ressort clairement des groupes focus que tous les acteurs de la chaîne (création, production, diffusion, formation, services) ont des besoins accrus d’investissements pour continuer à relever les défis d’une discipline en développement dans un contexte de grandes transformations. En effet, parmi la centaine de défis identifiés dans ces consultations, plus du tiers concernent le financement de la discipline. Si nous souhaitons, comme milieu, susciter de nouveaux engagements de la part des pouvoirs publics et des partenaires de la danse, le RQD estime qu’une vision concertée et actualisée des besoins et des ambitions de la discipline est encore notre meilleur atout.
Parmi les défis, la succession
Le chantier de concertation qu’a lancé le RQD cette année démontre déjà que plusieurs projets, dont certains majeurs, ont été réalisés par des acteurs du milieu et des instances publiques en regard des stratégies inscrites dans le Plan directeur. Mais il y a encore beaucoup à faire. Et parmi la diversité des défis nommés par les participants des groupes focus, ceux reliés à la succession ont été mentionnés. Certes, la lettre publiée dans le voir.ca et signée, à ce jour, par 17 artistes a projeté la question à l’avant-scène. Le RQD a d’ailleurs invité les signataires à une rencontre qui se tiendra la semaine prochaine à ses bureaux. Le RQD a aussi pris connaissance de la réponse que vient tout juste de faire paraître le comité artistique du Centre de création O Vertigo sur cette même plateforme. Considérant que la question de la succession est particulièrement sensible et complexe — car elle comporte plusieurs aspects à considérer, dont certains d’ordre juridique et politique, et qu’elle concerne toutes les instances subventionnaires —, le RQD tient à souligner le caractère réfléchi et posé qui émane de ces échanges publics entre des membres de la communauté de la danse.
Pour alimenter la réflexion collective, le RQD vous invite à prendre connaissance des documents réunis par le Conseil québécois du théâtre sur son site web. Nous vous incitons plus particulièrement à lire la Proposition de balises pour l'évaluation des successions dans les compagnies de théâtre, le rapport d’un comité de 16 membres du CQT qui s’est penché pendant plus de six mois sur cette question. Publié en septembre 2014 et remis aux conseils des arts des trois paliers de gouvernement, ce rapport n’a pas encore fait l’objet d’une réponse concertée de la part des instances publiques. Une réponse qui, peut-être sous forme de politique, faciliterait très certainement le travail des comités de pairs appelés à se prononcer sur des transformations de missions ou de structures ou encore sur l’attribution de fonds.