2023-10-05
 
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Martine Époque

[1942-2018]

Martine Époque était une professeure de danse et chorégraphe québécoise.

Détentrice d’un Certificat d’aptitude au professorat d’éducation physique et sportive avec majeure en danse de l’École normale supérieure d’éducation physique et sportive (Paris, 1965), d’un Certificat de rythmique Jaques-Dalcroze (Genève, 1967), d’une formation de maîtrise en composition musicale (Université du Michigan, 1975-76), Martine Époque a fait des études privées en piano (1954-67) et en danse au Conservatoire d’art dramatique, musique et danse de Toulon (1954-1957) puis à la Schola Cantorum de Paris (1962-65). Invitée par le Département d’éducation physique de l’Université de Montréal à ouvrir une mineure en danse et rythmique dans son programme de baccalauréat, elle y a enseigné de 1967 à 1974, puis a quitté l’enseignement universitaire pour se consacrer entièrement à la chorégraphie et la direction artistique de sa célèbre compagnie de danse, le Groupe Nouvelle Aire, d’où est issue la plupart des grands interprètes et chorégraphes québécois d’aujourd’hui (Louise Bédard, Ginette Boutin, Paul-André Fortier, Ginette Laurin, Louise Lecavalier, Daniel Léveillé, Édouard Lock Manon Levac, Daniel Soulières entre autres).

En 1980, elle est entrée comme professeure à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Elle y a poursuivi son œuvre chorégraphique et consolidé la place de la danse par, entre autres, la fondation (1985) du Département de danse et sa direction pendant plus de dix ans, l’instigation de son programme de maîtrise en danse, l’attribution à la danse et la rénovation du Pavillon Latourelle (1987-91), la création de la Passerelle 840, un laboratoire-galerie de recherche-création pour les étudiants en danse (1998).

Figure phare de la danse au Québec, chorégraphe prolifique dont les œuvres ont été diffusées à l’international à partir des années 1970, elle a été lauréate du prix de chorégraphie Clifford.-E.-Lee 1983 (Alberta) et du Prix du Québec Denise-Pelletier (arts d’interprétation) 1994. Elle a eu à son actif de nombreuses conférences et publications, dont les livres Arts et technologies (Lyon, 1995, Les chemins de la recherche, no 27) et Les coulisses de la nouvelle danse au Québec : le Groupe Nouvelle Aire en mémoires, 1968-1982 (Ste-Foy, 1999, Les Presses de l’Université du Québec). De nombreux articles et chapitres de livres, de quotidiens, de revues ainsi que nombre d’émissions radiophoniques et télévisuelles ont été consacrés à sa carrière. Conférencière et chorégraphe invitée à travers le monde, elle a été une des trois canadiens invités à enseigner aux danseurs de l’Académie de danse de Guangzhou lors la fondation de la première compagnie de danse contemporaine chinoise (1989).

À partir de 1990, s’intéressant à l’hybridation danse/technologies numériques, elle a crée des spectacles chorégraphiques dans lesquels images 2D et 3D s’intègraient à l’action scénique. Elle a également ouvert des champs d’études en vidéodanse (1992) et en technochorégraphie (1993) dans les programmes de baccalauréat et de maîtrise du Département de danse puis, avec Denis Poulin, professeur au Département de danse au Collège Montmorency à Laval et professeur associé au Département de danse de l’UQAM, elle a fondé le LARTech afin de pousser leurs recherches et créations dans ce domaine (1999). Ce laboratoire a bénéficié de subventions du ministère québécois de la Recherche, de la Science et de la Technologie, du Fonds québécois sur la société et la culture (FQRSC), du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH), d’Hexagram, du CIAM, de l’Office franco-québécois pour la Jeunesse et de diverses sources de l’UQAM pour la réalisation de ses travaux. Parmi ses projets de recherche création, notons sa Collection numérique de Signatures motrices de danseurs québécois, qui est une première du genre au monde (téléchargeable gratuitement sur le site web du LARTech <www.lartech.uqam.ca/collection>) et son film Blu-Ray de 8min. 45 NoBody danse : le prototype, qui documente et illustre le concept de «danse sans corps» et le paradigme «de danse de particules» définis par le tandem de chercheurs (CRSH, 2005-2008 ; Hexagram, 2008) (voir extraits dans la Galerie du site web du LARTech).

Martine Époque a été membre d’HexagramUQAM, d’HexagramCIAM et du réseau de chercheurs Transnet (Simon Fraser University).

Distinctions :

▪ 1983 – Prix Clifford E. Lee de chorégraphie
▪ 1984 – Hommage du Salon de la danse
▪ 1984 – Hommage de l’UQAM dans le cadre des cérémonies du 15e anniversaire de fondation
▪ 1994 – Prix Denise-Pelletier
▪ 2008 – Professeure émérite de l’UQAM