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  • Paysage mixte: quand la danse professionnelle s’ouvre aux artistes avec handicap
18 septembre 2019

Paysage mixte: quand la danse professionnelle s’ouvre aux artistes avec handicap

par Cindy Schwartz (propos recueillis par Claudine Robillard)

Anthony Dolbec et Simon-Xavier Lefebvre, Fête, petites écorchures et effets presque spéciaux, 2017 © Sarah Lynn Bélanger

J’ai fondé, en 1997, Les Muses: centre des arts de la scène pour combler un vide – pour ne pas dire un abysse – dans la formation artistique des personnes vivant avec un handicap. S’il existe aujourd’hui des cours et des ateliers en arts destinés à des jeunes vivant avec un handicap physique, intellectuel ou sensoriel, dans les années 90, le vide était criant. De la première étincelle de ce projet au programme de formation professionnelle à temps plein qu’il est devenu, une longue et passionnante histoire de rencontres, d’ouverture et de convictions s’est écrite.

 

Une étincelle
À l’époque, j’enseignais le ballet classique à des élèves de programmes secondaires réguliers. Aucun ne vivait avec un handicap apparent. Je ne saurais expliquer avec exactitude et précision ce qui m’a poussée, un jour, à publier dans le Voir une annonce qui disait «Cours de ballet jazz adaptés pour adolescents et jeunes adultes. Bienvenue aux personnes vivant avec un handicap.» Je ne pourrais pas certifier que ce sont bien ces mots-là que j’ai choisis, mais ce que je sais, c’est que trois personnes ont répondu à l’offre. Une semaine plus tard, je louais un studio et je me préparais à les accueillir.

On a appris à se connaître, on s’est apprivoisés doucement. Au fil des cours, je comprenais quelles consignes déclenchaient le mouvement, quels exercices allumaient la créativité, quels autres n’arrivaient pas à stimuler manifestement les corps, les imaginaires, les intelligences que j’avais devant moi. J’y allais à tâtons, portée par un désir insaisissable mais fulgurant de démocratiser l’accès à la pratique de la danse.

Avec du recul, je me dis que ce besoin de fonder les Muses a probablement été nourri par ma mère, infirmière dédiée pour qui les arts ont toujours été précieux, et mon père médecin qui pourtant n’avait jamais mis les pieds sur un plancher de danse. À la maison, d’aussi loin que je me souvienne, on parlait de la danse comme d’un cadeau à offrir à ceux qui n’ont pas eu la chance d’en faire l’expérience. (Pour l’anecdote: quand j’avais 10 ans, je dansais à l’hôpital où travaillait mon père. J’improvisais des solos bien sentis devant des petits publics formés de personnes malades. Sans bien comprendre la portée du geste, en toute humilité, pour le plaisir de danser.)

Dans ce contexte de mixité d’intelligences, de capacités, de corps, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de porteur, de fécond.

Une première troupe de danse intégrée
Autour de 1998, je me suis retrouvée à faire le grand écart en enseignant la danse en parascolaire dans deux lieux différents: j’avais alors un pied dans une école secondaire régulière où j’enseignais le ballet classique et l’autre à Irénée-Lussier, une école secondaire qui accueille des élèves vivant avec une déficience intellectuelle. C’est dans cette position d’ouverture du corps et de l’esprit (!) que m’est venue l’idée de créer une troupe amateure intégrée – la première à Montréal – en réunissant des élèves issus des deux écoles secondaires pour lesquelles je travaillais. Dans cet espace de rencontres improbables (à l’époque du moins), dans ce contexte de mixité d’intelligences, de capacités, de corps, j’ai senti qu’il y avait quelque chose de porteur, de fécond. Une réponse à quelque chose que je cherchais, que je réclamais sans trop être capable de mettre le doigt dessus. Une évidence.

Et l’impact était saisissant: en situation d’apprentissage inclusive, les élèves avec handicap réussissaient de manière surprenante à suivre les directives, à intégrer les séquences chorégraphiques, à assimiler avec précision une pluralité de mouvements et d’états de corps. Certains jeunes avec handicap ont même réussi à intégrer par la suite des groupes de loisirs de haut niveau en danse à Montréal et à Laval.

Je me rappelle avoir pensé: si on parvient à ces résultats avec la danse, pourquoi ne pas élargir le spectre des disciplines artistiques ? Pourquoi ne pas tenter le coup en proposant des cours adaptés en théâtre, en arts plastiques, en chant ? D’autant plus que j’avais le désir de travailler en équipe. Et ça tombait bien, j’avais réussi à convaincre un centre de réadaptation de financer dans un premier temps la mise sur pied de cours adaptés en loisir. Après quelques mois, l’entente s’était transformée, on parlait désormais de programme de formation socioprofessionnelle. Les Muses prenait doucement forme.

Pour demeurer le cœur battant d’une société, la pratique artistique ne gagne-t-elle pas à être investie par des artistes qui divergent des esthétiques rassembleuses et des imaginaires formatés?

Anthony Dolbec et Simon-Xavier Lefebvre © Sarah Lynn Bélanger

Du loisir au professionnel
Étant une témoin privilégiée, au fil des ans, du progrès insoupçonnable de certains étudiants avec handicap, l’idée d’orienter le projet des Muses vers une formation professionnelle à temps plein m’est apparue nécessaire. Non seulement pour ces artistes en devenir, mais également pour le milieu artistique. Pour demeurer le cœur battant d’une société, la pratique artistique ne gagne-t-elle pas à être investie par des artistes qui divergent des esthétiques rassembleuses et des imaginaires formatés?

Je n’ai jamais voulu former une troupe composée uniquement d’artistes professionnels en situation de handicap. Voir évoluer ces artistes atypiques en marge du milieu artistique professionnel ne m’intéresse pas. Pour moi, ces artistes formés et talentueux ont tout à fait leur place dans le milieu. Leur richesse, leur talent, leur beauté se révèlent (ou du moins s’exacerbent) au contact d’une pluralité d’autres artistes, avec ET sans handicap. Je n’aime pas les vases clos et préfère de loin le croisement des différences: physiques, intellectuelles, sensorielles, culturelles…

Je me réjouis depuis quelques années de voir croître une très belle et sincère ouverture du milieu artistique envers la différence culturelle. Je suis fière que les conseils des arts et certains ministères mettent sur pied des programmes qui visent à faciliter des prises de paroles issues de communautés marginalisées ou trop peu entendues.

Je rêve du jour où les grandes écoles d’arts instaureront des quotas qui permettent à des étudiants en situation de handicap d’intégrer des programmes de formation professionnelle au sein même des institutions qui accueillent l’ensemble des artistes de la relève.

Espoirs et rêves pour demain
Je rêve cependant du jour où l’accueil et la célébration de la différence se déploieront aussi sur le terrain des artistes professionnels avec handicap. Je rêve du jour où les grandes écoles d’arts instaureront des quotas qui permettent à des étudiants en situation de handicap d’intégrer des programmes de formation professionnelle au sein même des institutions qui accueillent l’ensemble des artistes de la relève. Je rêve du jour où Les Muses n’aura plus sa raison d’être, sa mission et son expertise se trouvant désormais solidement ancrées à l’intérieur même des écoles supérieures d’art.

En attendant, j’invite les chorégraphes, les metteur.e.s en scène, les interprètes en danse, ceux et celles en théâtre à venir à la rencontre d’artistes professionnels avec handicap. À entrer en dialogue avec eux. À tendre l’oreille à leurs aspirations, à l’expression de leurs visions du monde. Ils ont quelque chose à offrir, une richesse à partager. J’invite les artistes de tous horizons à tourner un regard curieux et ouvert vers ces démarches inclusives qui inventent des processus de création et des infrastructures qui permettent à des artistes en situation de handicap d’avoir une voix, un corps et une place au sein de la communauté artistique.

 

 © Geneviève Bouchard

Cindy Schwartz détient une maîtrise en Éducation, de l’université McGill, ainsi qu’un parcours à titre d’interprète et d’enseignante en danse. En 1997, elle fonde Les Muses, un organisme unique dédié à la formation et à l’intégration professionnelle en arts de la scène des personnes vivant avec un handicap.
Voir son profil

 

 © Alexandre Perron

Claudine Robillard détient une Maitrise en Théâtre à l’UQÀM. Elle affectionne les pratiques atypiques, particulièrement celles qui émergent à l’interstice du théâtre, de la performance, de la danse, de la sociologie et des arts visuels. Depuis 2006, elle codirige la compagnie de théâtre performatif Système Kangourou tout en s’impliquant dans les créations à titre de performeuse ou de coauteure scénique. En 2016, elle joint l’équipe des Muses pour y enseigner et coordonner différents projets d’envergure.

 

 

par Cindy Schwartz (propos recueillis par Claudine Robillard)
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