2020-03-02
 
Cette section est réservée aux membres du RQD
Devenir membre
Vous n'êtes pas encore membre?
Adhérez maintenant!
Cet article est réservé aux membres du RQD.
Se connecter
Cet article est réservé aux membres du RQD.
  • en
Adhérer au RQD
Espace membre
Espace membre Adhérer au RQD
Regroupement québécois de la danse Regroupement québécois de la danse
  • Devenir membre
    • Adhérer au RQD
    • Répertoire
    • Privilèges et avantages
    • Rabais
    • Politique d’adhésion
  • Services
    • Agenda de la danse
    • Babillard
    • Soutien à l’entrainement
    • Trousse contractuelle
    • Santé et sécurité
      • CNESST
      • COVID-19
    • Bottin
    • Blogues de danse
    • Guides et outils
  • Formations
    • Calendrier des formations
    • Coup de pouce
    • Classes régionales
    • Admissibilité et modalités
  • Actualités
    • Nouvelles
    • Fil de presse
    • Le RQD en action
  • Valorisation
    • Prix de la Danse de Montréal
    • Messages québécois de la JID
    • Membres honoraires
  • À propos
    • Présentation du RQD
    • Équipe
    • Conseil d’administration
    • Plan directeur
    • Publications
      • Mémoires et manifestes
      • Études et publications du RQD
      • I-Mouvance
      • Histoire de la danse
    • Toile-mémoire
    • Espace médias
    • Partenaires
en
  • Adhérer au RQD
  • Accueil
  • Actualités de la danse
  • Nouvelles
  • Cercles de parole: à la rencontre d’Ismaël Mouaraki et de 7Starr
27 février 2020

Cercles de parole: à la rencontre d’Ismaël Mouaraki et de 7Starr

par Regroupement québécois de la danse

Atelier du Rendez-vous annuel des membres du RQD, 2019 © Camille Pilawa – RQD

Ismaël Mouaraki et Vladimir «7Starr» Laurore, deux artistes autodidactes des danses urbaines aux parcours singuliers. Le premier est danseur, chorégraphe et directeur artistique de la compagnie Destins Croisés; le second fait figure de pionnier de la scène Krump à Montréal. Le Regroupement québécois de la danse (RQD) les a reçus lors de deux cercles de parole, où un dialogue sur leur cheminement professionnel s’est accompagné de riches questionnements sur les métissages et la reconnaissance de la diversité des pratiques en danse.

Ismaël Mouaraki, de la France au Québec

C’est en toute intimité, dans un cercle réunissant une dizaine de personnes, que s’est déroulée le 2 décembre 2019 la discussion avec Ismaël Mouaraki. L’artiste franco-maroco-canadien a raconté son «parcours du combattant» comme danseur hip-hop, qu’il a amorcé en France, puis consolidé au Québec où il a immigré il y a 20 ans.

De part et d’autre de l’Atlantique, les danses urbaines peinaient alors à se faire reconnaître comme pratiques artistiques. Du moins, bénéficier du soutien des institutions pour l’accès au financement et aux scènes était loin d’être gagné. En France, les «hip-hoppeurs» n’étaient en effet pas considérés comme des artistes, mais comme les «animateurs» d’activités destinées à «calmer» les jeunes à problèmes. Des problèmes qui étaient et sont toujours bien réels, assure Mouaraki qui a vécu l’expérience de ces quartiers où les chances de réussite scolaire et professionnelle sont faibles en raison des barrières liées au statut social ou aux origines ethniques des résidents. «Le parcours scolaire était difficile, à cause, entre autres, du racisme. Or, en France, quand tu n’as pas de diplôme, tu n’es rien», raconte l’homme qui a vu plusieurs de ses amis aux prises avec des problèmes de drogue, se suicider ou faire de la prison. «On est des écorchés vifs!»

N’ayant pu aspirer au diplôme d’État en danse dans l’Hexagone – requis pour pouvoir y enseigner –, Mouaraki est venu vivre au Québec, où les danses urbaines n’étaient alors guère plus reconnues. Le chorégraphe considère faire partie de la première génération de danseurs urbains à avoir tenté de porter son art de la rue à la scène. Les portes auxquelles il n’a cessé de frapper se sont ouvertes peu à peu, alors qu’il a frayé son chemin en adoptant l’attitude positive et volontaire d’un entrepreneur. Il a fait des études en gestion des organismes culturels aux HEC, a multiplié les rencontres et les collaborations, tout en considérant l’importance d’adopter le langage culturel de sa communauté d’accueil et de gagner un à un les esprits et les cœurs.

Ouverture et première chance pour les artistes dits de la diversité

Comme bien des artistes immigrants ou ayant des pratiques diverses, Mouaraki a eu du mal à percer le marché de la diffusion. L’une des belles opportunités qu’il a saisies fut de présenter son œuvre Futur Proche en première partie d’un spectacle des BJM au Théâtre de Verdure en 2003. «Il suffit qu’on donne à chacun une première chance, dans un milieu où tout le monde en bave», dit-il, ajoutant que les difficultés auxquelles font face les artistes, qu’ils soient de la diversité ou non, devraient motiver l’entraide et la solidarité. Sa déclaration a interpelé plusieurs participantes d’origines et de pratiques diverses qui en ont profité pour témoigner du lot des barrières rencontrées en tant que femmes et danseuses. L’une d’elles a par exemple rapporté qu’au Liban, les femmes sont discriminées quand elles pratiquent la danse, un art qui ne bénéficie d’aucun soutien de l’État et pour lequel il n’existe pas de diplôme qui faciliterait la reconnaissance de leur statut professionnel une fois à l’étranger. Du Moyen-Orient ou d’ailleurs, plusieurs d’entre elles ont dit faire face à une profonde injustice et devoir en faire toujours plus que les autres pour arriver à leurs fins. Une artiste qui a grandi en Martinique a aussi confié que ses visites en France, où on lui faisait des remarques suspicieuses sur sa pratique du ballet classique, lui rappelaient invariablement sa couleur de peau.

Bien qu’il ait appris à contenir et à ne pas exprimer sa colère, Mouaraki déplore, au-delà du manque de reconnaissance artistique, que des groupes soient littéralement déshumanisés dès l’enfance. Aujourd’hui bien implanté dans le paysage chorégraphique montréalais – il est notamment récipiendaire du prix Envol 2019 des Prix de la danse de Montréal –, le chorégraphe aborde la danse comme un acte politique, une façon de dévoiler un autre corps. Ses œuvres à la croisée du hip-hop et de la danse contemporaine questionnent l’individu, la société et leurs enjeux culturels.

Vladimir Laurore et l’amour du Krump

Le 3 février 2020, c’était au tour de Vladimir «7Starr» Laurore de venir témoigner de son parcours lors du cercle de parole du RQD tenu dans le cadre du Mois de l’Histoire des Noirs. C’est avec le documentaire Rize (2005) de David Lachapelle qu’il est littéralement tombé en amour avec la danse et le Krump. «Ce film a changé ma vie», dit le danseur, qui s’est investi dès lors dans une démarche acharnée pour développer et partager son art à travers la province. L’artiste d’origine haïtienne a véritablement ensemencé la culture Krump au Québec en fondant notamment la MTL Krump Alliance, en créant de nombreux fam, système de grade, comme dans les arts martiaux, entre mentors (big homies) et apprentis (lil homies). Il a ainsi contribué au développement de plusieurs danseurs à travers le Canada.

L’une des dernières nées des street dances, le Krump a d’abord fait face à une incompréhension et un rejet au sein même de cette culture, considérée comme dure, violente et agressive, ses praticiens étant vus comme des «possédés». «Une vraie danse de fous», ironise 7Starr pour qualifier ce genre freestyle à haute intensité, dont l’essence des mouvements reflète la passion, l’énergie et l’engagement physique et mental des danseurs.

Ayant reçu une réponse positive à sa première demande de bourse de déplacement au Conseil des arts du Canada – première instance à avoir vu le potentiel créatif de cette pratique –, Laurore a fait un séjour initiatique à Los Angeles, lieu de naissance du Krump, afin d’en apprendre les fondements et d’en ramener les savoirs à Montréal. Bien plus qu’une danse, le Krump est une culture, un état d’esprit. La «session» demeure au cœur de la pratique avec l’importance de l’improvisation et de l’inclusion, et une liberté totale du danseur de s’exprimer sur la musique de son choix.

Lorsqu’on lui a demandé quelles difficultés il avait rencontrées pour faire reconnaître la crédibilité du Krump en tant que forme d’art, Laurore a surtout évoqué l’importance d’assumer pleinement ses choix et de consolider les bases de sa pratique, même lorsqu’elle est nouvelle ou incomprise. Au début, il s’agissait pour lui de créer une communauté, en relayant la bonne information à travers les bons réseaux. La rencontre avec des artistes et mentors comme Otis Hopson, Valérie Chartier et Alexandra ‘Spicey’ Landé a été pour lui déterminante. Enfin, il a exprimé avec optimisme qu’il faut laisser le temps aux choses de s’intégrer dans le paysage. Avec de la patience et de la persévérance, il a développé cette pratique qui fait aujourd’hui de plus en plus d’adeptes au sein du grand public et chez les professionnels de la danse de divers milieux.

Danse contemporaine et danse urbaine: questionner les façons de faire

La collaboration entre 7Starr et la chorégraphe Lucy May pour la création de la pièce Anima / Darkroom (2019) a stimulé leurs réflexions respectives sur la production en danse. Pour Lucy May, l’immersion dans la culture Krump a permis de combler un vide qu’elle ressentait en danse contemporaine, qui selon elle, ne fait plus aujourd’hui référence à un style ou une façon de danser, mais plutôt à un mode de production et de diffusion. Le Krump lui a permis de développer une nouvelle forme d’écoute et une véritable réciprocité avec son collaborateur. Elle y a découvert une autre façon de créer et d’improviser, c’est-à-dire dans un esprit de communauté et de franche générosité.

Une nouvelle génération d’étudiants, formés aux danses urbaines avant d’opter pour une formation professionnelle en danse contemporaine, a contribué à faire évoluer les programmes d’enseignement. Des artistes tels que 7Starr sont d’ailleurs invités régulièrement à offrir des classes et des ateliers dans diverses institutions d’enseignement. Celui-ci demeure cependant vigilant face à l’institutionnalisation: le Krump, comme les autres formes de street dance, peut s’adapter aux institutions d’enseignement tout en conservant le caractère organique de l’apprentissage par le mentorat.

L’art, le divertissement et la récupération

Bien qu’il reconnaisse que les danses urbaines font l’objet d’un phénomène de mode et de plusieurs formes de récupération qui dénaturent les pratiques et, souvent, en décrédibilisent le sérieux, 7Starr évite l’expression d’appropriation culturelle. Il parle plutôt d’exploitation économique et même de vol, citant l’appropriation par certains chorégraphes d’une part de la gestuelle que des danseurs et danseuses ont créée au fil de longues années de travail sans pour autant reconnaître leur part de créateurs et évoque aussi les nombreuses dérives sur le marché du loisir et dans l’industrie du divertissement. Ismaël Mouaraki avait également évoqué une certaine peur des artistes hip-hop d’être récupérés. Contrairement à la danse contemporaine, où l’on a longtemps perçu les chorégraphes comme uniques maîtres d’œuvre, les danses urbaines placent l’interprète au cœur de la danse et reconnaissent son pouvoir de créateur.

Quant à la question d’une frontière entre l’art et le divertissement, les deux artistes ont été catégoriques: cette frontière n’existe pas. Pour Mouaraki, tout est artistique. Pour 7Starr, l’art se vit dans le concret, en communauté et peut se passer de toute forme de conceptualisation propre à la danse contemporaine pour être légitime.

La force du dialogue entre les pratiques

Ismaël Mouaraki pense que le milieu de la danse a longtemps été cloisonné par une ignorance réciproque entre danse contemporaine, ballet classique et danses urbaines. Il croit que c’est le manque de dialogue entre les pratiques qui favorise la discrimination. Il ajoute que l’ignorance n’est pas négative en soi, du moment où elle ouvre sur un partage des points de vue, sur la possibilité de dire sans crainte ce que l’on n’aime pas et de s’écouter sans se couper la parole. De son côté, Vladimir Laurore croit également que la parole doit sortir, même si cela fait mal. Il cite en exemple le moment où un juge de l’émission Révolution a utilisé le mot «sauvage» pour désigner le Krump. Sans intention de dévaloriser le Krump, il a dit tout haut ce que bien des gens pensent tout bas et a permis de remettre les choses en perspective en montrant que le Krump est, bien au-delà de cette image, une danse avec ses subtilités et sa richesse. «C’est bien que ces mots-là sortent quand ils permettent de réfléchir et d’ouvrir la conversation», estime-t-il.

Les deux artistes, avec une énergie de pionniers, ont tracé leur chemin sans s’arrêter aux barrières des institutions et aux préjugés, mais en accueillant avec reconnaissance toutes les occasions de valoriser leur danse et de partager leur savoir. Inspirants!

 

Le RQD remercie chaleureusement Ismaël Mouaraki et Vladimir «7Starr» Laurore pour la générosité de leurs interventions, ainsi que Valérie Lessard pour l’animation des cercles et la compilation de ces vibrants témoignages. Un grand merci également à l’ensemble des personnes ayant pris part à ces riches échanges et au MAI pour son accueil.

Rendez-vous le 6 avril 2020 pour le prochain cercle de parole du RQD. Plus d’informations à venir.

par Regroupement québécois de la danse
Retour aux actualités
Appels à l'action
26 mai 2025
Enquête économique sur le secteur de la danse au Québec
Représentation et concertation
25 mars 2025
Budget 2025-2026 : victoire pour le Front commun pour les arts
Appels à l'action
25 mars 2025
Un nouveau chapitre pour la danse au Québec
Développement numérique
20 février 2025
Sondage sur les outils numériques de création, production et diffusion
Abonnez-vous
à notre infolettre

Recevez le Bulletin et les communications du RQD.

Oups! Veuillez écrire une adresse courriel valide.

À propos du RQD
  • Présentation du RQD
  • Conseil d’administration
  • Plan directeur
  • Formations du RQD
  • Soutien à l’entraînement en danse
  • Prix de la Danse de Montréal
  • Messages québécois de la Journée internationale de la danse
  • Toile-mémoire
  • Espace médias
  • Partenaires
  • Adhérer au RQD
  • Équipe
Adhérer au RQD
  • Adhérer au RQD
  • Catégories de membres
  • Politique d’adhésion
  • Adhésion d’un individu
  • Adhésion d’un organisme
Ressources
  • Santé et sécurité
  • Écoresponsabilité
  • Inclusion et équité
  • Prévention du harcèlement
  • Développement de compétences
  • Ressources humaines
  • Financement et gestion
  • Diffusion
  • Promotion et communication
  • Bottin
Navigation
  • Équipe
  • Agenda de la danse
  • Actualités de la danse
  • Babillard
  • Répertoire
  • Espace membre
Réseaux sociaux
Coordonnées

3680, rue Jeanne-Mance, bureau 440
Montréal (Québec) H2X 2K5
Voir la carte

Téléphone: (514) 849-4003
info@quebecdanse.org

Langue
  • English
  • Français
Regroupement québécois de la danse
Le RQD reconnaît que nous sommes situés en territoire non-cédé de la nation Kanien'kehá:ka, gardienne des terres et des eaux. C’est dans le respect des liens avec le passé, le présent et l'avenir que nous reconnaissons les relations continues avec les Peuples Autochtones et autres personnes de la communauté au Québec. Le RQD reconnaît également ses biais discriminatoires passés et travaille continuellement à les éliminer, en demeurant à l'écoute et en apprentissage continue des réalités des membres de sa communauté.
© 2025 Regroupement québécois de la danse. Politique de confidentialité — Conditions d'utilisation — Agence web : Pixel Circus
Manage cookie consent
Pour offrir les meilleures expériences, nous utilisons des technologies telles que les cookies pour stocker et/ou accéder aux informations des appareils. Le fait de consentir à ces technologies nous permettra de traiter des données telles que le comportement de navigation ou les ID uniques sur ce site. Le fait de ne pas consentir ou de retirer son consentement peut avoir un effet négatif sur certaines caractéristiques et fonctions.
Fonctionnel Toujours activé
Le stockage ou l’accès technique est strictement nécessaire dans la finalité d’intérêt légitime de permettre l’utilisation d’un service spécifique explicitement demandé par l’abonné ou l’utilisateur, ou dans le seul but d’effectuer la transmission d’une communication sur un réseau de communications électroniques.
Preferences
The technical storage or access is necessary for the legitimate purpose of storing preferences that are not requested by the subscriber or user.
Statistiques
Le stockage ou l’accès technique qui est utilisé exclusivement à des fins statistiques. The technical storage or access that is used exclusively for anonymous statistical purposes. Without a subpoena, voluntary compliance on the part of your Internet Service Provider, or additional records from a third party, information stored or retrieved for this purpose alone cannot usually be used to identify you.
Marketing
Le stockage ou l’accès technique est nécessaire pour créer des profils d’utilisateurs afin d’envoyer des publicités, ou pour suivre l’utilisateur sur un site web ou sur plusieurs sites web ayant des finalités marketing similaires.
Gérer les options Gérer les services Gérer {vendor_count} fournisseurs En savoir plus sur ces finalités
Voir les préférences
{title} {title} {title}