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Chaudière-Appalaches, le parent pauvre du financement culturel

Un homme consulte un livre dans une bibliothèque.

L'accès à la culture est inégal en Chaudière-Appalaches.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Radio-Canada

Chaudière-Appalaches se classe bonne dernière au Québec en matière de dépenses culturelles par personne investies par les Villes. Une situation qui crée un accès inégal à la culture sur le territoire et qui contribuerait à la dévitalisation de la région.

Un texte de Marc-Antoine Lavoie

Un diagnostic culturel effectué par le Conseil de la culture des régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches en 2015 révèle que la moyenne du soutien financier des municipalités aux arts et à la culture est de 36 $ par personne en Chaudière-Appalaches.

Cette somme s’élève à 66 $ par personne dans l’ensemble de la province, à l’exception de Québec et de Montréal.

Le Conseil de la culture croit que ce « sous-financement » contribue à la dévitalisation de la région.

« Quand on s'installe dans une communauté, oui on a un travail, mais aussi on a un accès à différents services et à différents loisirs, dont la culture. C'est un élément fort important pour le développement des communautés », explique la directrice générale Josée Tremblay.

La directrice générale du Conseil de la culture des régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches, Josée Tremblay.

La directrice générale du Conseil de la culture des régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches, Josée Tremblay.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Le Conseil déplore notamment que la population du sud de la région ne dispose pas de la même offre en infrastructures et en services culturels que celle du littoral.

Bibliothèques inaccessibles

Chaudière-Appalaches fait également piètre figure en matière de bibliothèques publiques alors que près de 10 % de la population n’y a pas accès, comparativement à 4 % pour le reste de la province.

À Montmagny, il a fallu attendre jusqu'en 2014 avant d’assister à l’ouverture de la première bibliothèque publique. Le projet a divisé la population lors d’un référendum en 2012 où 54 % des gens se sont prononcés en sa faveur.

Intérieur de la bibliothèque de Montmagny.

La bibliothèque de Montmagny a ouvert en 2014 après avoir fait l'objet d'un référendum.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Quatre ans après son ouverture, 140 personnes par jour fréquentent les différents rayons de la bibliothèque et les expositions qui y sont présentées.

« On ne peut plus nous l’enlever. Aujourd'hui, c'est 40 % des citoyens qui ont dans leur poche une carte et qui viennent à la bibliothèque pour consommer de la culture », précise le directeur général Jocelyn Landry.

L'établissement est devenu un lieu rassembleur où se mêlent les générations.

Les bibliothèques sont de plus en plus des lieux où on fait plus qu'emprunter un livre. Plusieurs d'entre elles maintenant sont des lieux de diffusion et de collaboration. On peut avoir accès au numérique et comprendre comment ça fonctionne.

Une citation de Josée Tremblay, directrice générale du Conseil de la culture des régions de Québec et de la Chaudière-Appalaches
Un jeune homme devant un ordinateur en compagnie d'une personne âgée.

Les bibliothèque sont un endroit où on peut avoir accès au numérique.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Des efforts sont également déployés pour attirer les plus jeunes, notamment en offrant des séances de jeux vidéo et de société.

« Peut-être qu'ils vont venir pour le jeu dans un premier temps, mais tant mieux si par accident ils tombent sur un bon livre et commencent à s'y intéresser. Je pense qu'on est en train de semer des graines pour les prochaines générations », se réjouit Jocelyn Landry.

Vecteur touristique

L’offre culturelle est « fondamentale » dans le développement touristique de la région, selon Tourisme Chaudière-Appalaches.

Bien qu'il s'agisse de la région où il y a le plus d’institutions muséales, après Québec et Montréal, les gestionnaires peinent à remplir leur mandat et à entretenir leurs installations.

Il faut trouver une solution pour que les gestionnaires ne soient pas sans cesse en train de chercher du financement et non pas faire leur travail d'attirer de la clientèle et participer à la dynamique touristique.

Une citation de Richard Moreau, directeur général de Tourisme Chaudière-Appalaches
Le Domaine Joly-De Lotbinière.

Le Domaine-Joly-De-Lotbinière est une attraction touristique importante en Chaudière-Appalaches.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Lavoie

Au Domaine Joly-de-Lotbinière, une attraction touristique phare dans la région, le financement relié à la restauration des bâtiments est devenu un enjeu prioritaire. Il reste donc peu de sommes disponibles pour la promotion du site.

« Actuellement, on a besoin de réparations pour 5 millions de dollars. Ça représente 1,5 million à trouver dans une toute petite région comme Lotbinière qui compte à peine 30 000 habitants. C’est un montant énorme », explique le président de la fondation du domaine et maire de Lotbinière, Jean Bergeron.

Doubler le budget

Le Conseil de la culture s’offusque que les investissements dans le milieu représentent seulement 1 % du budget de la province. L’organisation demande un réinvestissement important en culture dans le prochain exercice financier du gouvernement.

« Nos revendications, elles s'inscrivent dans des revendications qui sont nationales. On demande un réinvestissement majeur en culture. La coalition La culture, le coeur de Québec revendique 2 % du budget du Québec d'ici trois ans », affirme Mme Tremblay.

Ce réinvestissement permettrait aux municipalités d’avoir accès à des sommes supplémentaires dans les ententes qu’ils contractent avec le ministère de la Culture.

« Nos réserves financières ne sont pas si grandes que ça. Actuellement à Lotbinière, j'en mets à peu près 2 % de mon budget en culture et patrimoine. On sait qu'il faut aller plus loin, mais en même temps il faut rencontrer toutes les autres obligations qui nous sont amenées par le gouvernement », explique Jean Bergeron.

Le ministère de la Culture dit être conscient de la particularité de la Chaudière-Appalaches en ce qui concerne l’accès à la culture. Des mesures spéciales seront annoncées au cours des mois à venir.

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